dimanche 29 janvier 2012

ERIC FAYE - NAGASAKI


RESUME:
"Clandestine depuis un an"
Il s’étonnait de voir des aliments disparaître de sa cuisine : un quinquagénaire célibataire des quartiers sud a installé une caméra et constaté qu’une inconnue déambulait chez lui en son absence. »

Un simple fait divers dans un quotidien du matin à Nagasaki.
Tout commence par des disparitions, en effet, des déplacements d’objets.
Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers navals de Nagasaki. C’est un homme ordinaire, qui rejoint chaque matin la station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n’a pas d’odeur, sauf celle de l’ordre et de la mesure.
Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Dans ce monde contre lequel l’imprévu ne pouvait rien, un bouleversement s’est produit.
Devant l’écran de son ordinateur et grâce à sa caméra, Shimura-san finit par apercevoir l’intruse. Il y a bien quelqu’un chez lui. Il a vu son profil. Il l’observe. Il attend d’être sûr. Est-ce une hallucination, un fantôme de ses échecs sentimentaux passés, une amante amère et revancharde ? Il finit par appeler la police. L’invitée est embarquée et mise en cellule.
On apprendra par les agents en charge de l’enquête et lors du jugement que cette femme à peine plus âgée que son hôte avait trouvé refuge chez lui au cours de son errance. Il partait sans fermer à clé, seule concession à sa maîtrise. On lira qu’elle aimait sentir sur sa peau le rai de lumière qui traversait la pièce l’après-midi et l’odeur des draps propres dans l’armoire qui lui servait de chambre. Tel un animal, cette femme sans passé sentait la menace, détectait le bruit des pas et bondissait se cacher, à l’abri du danger. Elle ne voulait rien de plus qu’être là, sans déranger. Elle aussi était seule.
On apprendra bien d’autres choses encore ; sur la mémoire des lieux et la mémoire tout court, dans une lettre finale que la « clandestine » adressera au maître des lieux, désertés.

MON AVIS :
Un roman tiré d'un fait divers, au Japon, en 2008.
On découvre deux histoires, deux univers et deux solitudes, qui finalement se cotoient, sans se connaître.
En effet, Shimura-San, possède une grand emaison, et depuis quelques temps, s'aperçoit que de la nourriture disparaît lors de ses absences.
A l'aide d'une surveillance à distance, il découvre la coupable, une femme.Celle-ci est alors jugée et emprisonnée.
Mais la vie simple et tranquille de Shimura n'est plus, il n'arrive pas à se sentir bien chez lui, et vend sa maison, car il ne s'y sent plus en sécurité.Sa vie en est pertubée et ne sera plus jamais la même, car il est dépossédé de son chez-soi.
Quand à l'intruse, on apprend que c'est une personne qui a tout perdu, et s'est retrouvée à entrer dans cette maison, non par hasard comme on le croit, mais à cause de son passé.
C'est ainsi que dans la lettre qu'elle envoie à Shimura, elle s'explique sur ses actes, et sur l'importance de ce lieu dans sa vie.
C'est un roman bien écrit, qui arrive à faire passer les sensations ressenties par les protagonistes.  On en ressort en pensant que c'est une histoire incroyable,par le fait qu'elle est tirée d'un fait réel : une personne vivant chez vous, et à votre insu durant un an.
Mais également, que les solitudes peuvent prendre différentes formes : de lieux, de sentiments, de connaissance de l'autre, de soi, de la peur de la vie en société. 
C'est une belle réflexion au rapport aux personnes et à l'habitation.


MA NOTE : 4/5

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