mardi 21 mai 2013

JOHN WILLIAMS - STONER


RESUME :
« Monsieur Stoner, monsieur Shakespeare s’adresse à vous à travers trois siècles. L’entendez-vous ? » Du jour où il est interpellé par son cassant professeur de littérature à Columbia, l’étudiant William Stoner, issu d’une petite communauté rurale, a une sorte d’illumination. 
En l’espace d’une seconde, il devient un autre et abandonne ses études d’agriculture pour bifurquer en littérature. Plongé dans les livres, il prend conscience de ce qu’il ignorait. 
A présent, il sait ce qu’il a choisi de devenir : un enseignant plutôt qu’un fermier. « Il se promenait dans les rayonnages de la grande bibliothèque de l’université parmi les milliers de livres et inhalait cette odeur de renfermé, de cuir, de toile et de papier jaunissant comme le plus exotique des encens. 
Parfois il s’arrêtait, sortait un ouvrage des rayons et le tenait un moment dans ses grandes mains tout émues de manipuler un objet si peu familier. La reliure, le dos, les planches si dociles… Puis il le feuilletait et attrapait un paragraphe ici ou là… Ses doigts malhabiles tournaient les pages avec le plus grand soin, terrifiés qu’ils étaient à l’idée d’abîmer ou de déchirer ce qu’ils avaient eu tant de mal à découvrir. » 
Récit ancré dans la recherche d’une vie menée en accord avec les convictions personnelles les plus profondes, Stoner réfute la notion de déterminisme social. Fourmillant de vues fines et de remarques ingénieuses, son style est à la fois direct, concis, et en même temps nimbé d’intime poésie.

Né pauvre dans une ferme du Missouri à la fin du XIX siècle, le jeune William Stoner est envoyé par ses parents — et au prix de quels sacrifices, à l’université pour y étudier l’agronomie. Hélas, ce grand garçon solitaire va découvrir les livres, la poésie et le monde de l’esprit. Il devient professeur et ne retournera jamais auprès des siens. 
La vie ne lui pardonnera pas cette trahison. 

L’auteur :
John Wiliams (1922-1994) a enseigné la littérature et l’art d’écrire pendant trente ans à l’université de Denver. Il est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’une anthologie sur la poésie anglaise de la Renaissance et de quatre romans, dont Stoner, publié en 1965. 

Lu, aimé et traduit par Anna Gavalda
« Un roman si beau que j’ai demandé à mon éditeur d’en acheter les droits et une langue si belle que j’ai eu envie de la traduire.
L'interview d'Anna Gavalda sur la traduction 

MON AVIS :
Une formidable histoire personnelle d'un homme amoureux de la littérature et des belles lettres.
Malgré les épreuves de la vie qu'il doit affronter tant au niveau sentimental, familial que professionnel, Stoner se relève et continue d'avancer dans la vie, grâce à son amour inconditionnel pour la littérature.
Il aime son rôle de passeur de culture qui est le seul rempart à ses yeux, contre les difficultés du destin. 
A travers son rôle de passeur, on en apprend beaucoup sur l'histoire de la littérature, de la vie au sein d'une université, des codes et des coutumes qui y règnent.
Sa vie n'est pas joyeuse sauf ces instants volés au destin, avec Katherine, où il vit la gaieté de l'amour et de la littérature. 
Cependant, les obligations le rattrapent et il son bonheur n'est que de courte durée.
Stoner est un homme qui s'oblige à rester digne, qui enfouit ses peurs, craintes, tristesse, mécontentement, craintes, désirs, colère, joie, au fond de lui-même, afin de garder toujours une apparence calme.
Mais cet enfouissement fera le terreau de sa malheureuse fin.
Stoner a donc passé sa vie à se mettre en retrait pour les autres.
Cette histoire narre sa destinée, qui fut triste et passionnante à la fois, car intense et riche.
En y ajoutant un style d'écriture fin, fluide, poétique, on en fait un roman passionnant et une superbe lecture.
Merci Anna Gavalda de l'avoir traduit pour nous faire partager son coup de coeur, car c'est réussi.

Citations:
"...Ce premier travail de déchiffrage entrebaîlla la porte du monde infini qui s'offrait à lui.Il comprenait le rôle de la grammaire et percevait comment, par sa logique même, elle permettrait , en structurant un langage, de servir la pensée humaine.
... Et tout ça car tu as toujours attendu du monde qu'il soit quelque chose qu'il n'était pas et qu'il n'avait pas envie d'être.
Cet amour de la littérature, de la langue, du verbe, tous ces grands mystères de l'esprit et du coeur qui jaillissaient soudain au détour d'une page, ces combinaisons mystérieuses et toujours surprenantes de lettres et de mots enchâssés là, dans la plus froide et la plus noire des encres, et pourtant si  vivants...
... Il est évident que durant ce travail, toute notre éducation passée, va dans une certaine mesure, nous mettre des bâtons dans les roues, car nos habitudes de pensée ainsi que l'idée même que nous avons de l'expérience comme facteur de connaissance, déterminent nos conceptions.
Il savait que plus jamais son rôle de passeur n'aurait la même valeur et s'y consacra absolument."

MA NOTE : 5/5

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