Princesse Bari conte l'histoire d'une jeune fille, frêle et courageuse, qui fuit la Corée du Nord à la fin des années 1990, se réfugie un moment en Chine avant de traverser l'océan à fond de cale d'un cargo et de débarquer dans un Londres clandestin où se côtoient toutes les langues et religions.
A Londres, Bari gagne sa vie comme masseuse, mais elle ne soigne pas seulement les corps, elle console aussi les âmes.
Car Bari a hérité de sa grand-mère des dons de voyance qui lui permettent de voyager dans les rêves et de lire les cauchemars dont souffrent les autres.
Ce roman habité par l'âme d'une jeune fille affrontant seule, avec confiance et obstination, de terribles épreuves, puise aux sources anciennes du chamanisme coréen : il transfigure une très ancienne légende où une princesse abandonnée va chercher à l'autre bout du Inonde l'eau de la vie qui permettra aux âmes des morts de connaître enfin l'apaisement.
MON AVIS :
Le destin de Bari (7e fille d’une famille, dont
le prénom, Bari signifie abandonnée), est poignant, émouvant, révoltant à la
fois.
Effectivement, Bari, naît dans une famille aimante, mène une
vie paisible, jusqu’à la période de grande famine, des années 1990 en Corée.
Cette famine est l’élément déclencheur de la perte et la
dissémination de sa famille, qui doit s’exiler en Chine, pour survivre.
Les conditions de survie sont très difficiles (vivre dans un
trou dans la terre à flanc de montagne, le toit étant fait de branchages ,en
plein hiver, afin d’éviter d’être arrêté
et envoyé en camp) et la famille en est décimée.
Bari, se retrouvant seule, décide pour survivre, de tenter
sa chance, en embarquant dans les cales d’un cargo, à destination de Londres.
Les épreuves vécues jusqu’à cet embarquement pour un avenir
meilleur, et la suite de son destin, nous fait écho à ces milliers de réfugiés,
qui au péril de leur vie, embarque dans ces enfers flottants, où la misère, la
violence, la dureté règnent.
L’arrivée à Londres, n’est pas exempte de souffrances et de
difficultés, car la dette envers les passeurs doit être honorée et longue à
payer.
Car l’Europe, loin d’être le paradis attendu, amène son lot de
difficultés, de souffrances.
Bari, elle, grâce à ses dons de voyance par la
réflexothérapie, arrive à payer sa dette aux Serpents, les passeurs; mais alors qu’elle envisage une vie normale, le mauvais
destin la rattrape en lui prenant à la fois son mari et son enfant.
C’est un roman fort, sur les conditions de vie et la famine
vécue en Corée en 1990, les difficultés de survie et la rupture familiale, qui
déstabilise.
Mais également sur toute la phase de reconstruction de soi, longue, difficile et semée d'embûches, lorsqu'on est exilé de sa patrie.
MA NOTE : 4/5
Merci à Des Pages et des Iles pour m'avoir suggéré cette lecture.
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